Rencontrer de vieux amis et en faire de nouveaux
le 17 novembre 2008
Cela me semble être presqu'une éternité depuis la dernière
fois que j'ai visité le Taiwan. J'aimerais remercier Jigmé Namdag
et son ami de m'avoir servi d'accompagnateurs pendant de courtes
vacances afin que je puisse me familiariser à nouveau avec le
Taiwan et ses habitants avant de me montrer en public. Je n'avais
aucune sorte d'attente visant des choses agréables ou désagréables,
mais je savais que Jean, ou Jigmé Péma Dekyid, un nouveau nom
de refuge que je lui ai donné cette fois et que j'espère qu'elle
utilisera tout le temps, et Evelyn Lee, une de mes très anciennes
amies, travaillaient très dur pour s'assurer que cette visite
à Taiwan soit réussie.
Bien sûr, Lama Sönam travaillait comme pas deux afin de préparer
le nouveau temple de notre lignée à Chia Yi à temps pour que
je l'inaugure. Alors grâce à leur travail et leurs efforts,
tout s'est passé sans heurts. En fait, j'étais très heureux
et surpris de voir autant de nouveaux visages au dîner de bienvenue
et à la retraite de deux jours. Il y avait seulement une poignée
de vieux amis et étudiants qui ont assisté à la retraite, mais
la plupart d'entre eux sont allés à l'inauguration du temple
à Chia Yi. Peut-être mon nouveau style ne plaît pas trop aux
vieux adeptes, mais est plus attirant pour les quelques centaines
de nouvelles personnes. En tout cas, je pensais qu'ils auraient
pu mieux faire.
Grâce au travail assidu et à la sincérité de cette poignée
de gens, et comme j'avais clairement un sentiment beaucoup plus
encourageant concernant les perspectives de notre lignée à Taiwan,
j'ai promis de visiter le Taiwan encore l'année prochaine au
mois de septembre, quand les 800 ans d'héritage seront fêtés
en grande pompe. Je pense que je devrais leur accorder encore
une chance, et je crois que la prochaine fois ils pourront très
bien réussir, s'agissant non pas de réunir quelques centaines
de personnes seulement, mais des dizaines de milliers de personnes.
La visite chez mon bon ami le Vénérable Maître Hsin Tao au
Mont Ling Chiu était très inspirant. Mont Ling Chiu veut dire
Pic des vautours en français. Il est situé au niveau d'une falaise
qui fait face à l'océan, alors on peut y entendre le son du
vent et des vagues presque tout le temps. Si nous contemplons
ce genre de son, le silence entre les sons et les vagues, nous
pourrons comprendre la nature du samsara, qui est l'impermanence,
comme les vagues. Le Maître Hsin Tao, comme je l'ai déjà dit,
est l'un des tulkous importants de la lignée Kathog, et il est
un des disciples importants de mon père Zhichen Bairo Rinpoché.
J'étais très ému d'apprendre que beaucoup des nonnes et moines
du Maître Hsin Tao ont fait plus de quatre séries de Longsal
Nyingpo Ngöndro. Il y a quelques années, en dépit de sa mauvaise
santé, mon père s'est rendu à cette montagne pour donner l'initiation
rare de Tinchen Terdzö, de Longchen Nyingthig et bien d'autres
enseignements Kathog. Je crois que le Maître Hsin Tao est l'un
des très rares disciples qualifiés de mon père qui pourra répandre
la lignée Kathog dans les régions parlant le chinois, afin de
bénéficier d'innombrables êtres. Je prie constamment pour la
longue vie, le bonheur et la bonne santé de Maître Hsin Tao.
En raison de sa demande spécifique, cette fois j'ai aussi
donné la transmission et des enseignements sur Sengué Tséwa,
puisque j'ai confiance qu'ils pourront également porter cette
lignée de Sengué Tséwa avec une motivation pure pour bénéficier
les êtres.
J'ai aussi eu une très bonne occasion de rencontrer un autre
de mes vieux amis, le Vénérable Maître Di Ching, qui est l'une
des plus généreuses sources de soutien non seulement pour moi,
mais aussi pour mes collègues.
Je suis tellement heureux que le temple actuel de Maître Di
Ching ait beaucoup plus d'espace et une énergie bien meilleure.
Il travaille constamment très dur pour répandre les enseignements
du Bouddha auprès des prisonniers, sur la télévision, à la radio
et lors de divers événements afin que le dharma puisse
rester actif et bénéficier de nombreux êtres. Je suis vraiment
fier qu'il puisse mener autant d'activités en permanence. Ainsi,
je fais de mon mieux pour le soutenir au moyen de prières et
de tout autre moyen que je connaisse, dans l'espoir que ces
activités fleuriront.
Un des moments forts de cette visite a été la visite de l'hôpital,
de l'école primaire, de l'usine de recyclage et de la station
de télévision de la Vénérable Maître Cheng Yan, tous au nom
de Tzu Chi, que l'on a m'a expliqué veut dire Aide compatissante.
Je pense que ceux parmi vous qui suivent les nouvelles sur
mon site Internet sauraient que le Maître Cheng Yan est une
nonne Bodhisattva qui travaille depuis 40 ans pour établir des
activités humanitaires afin de bénéficier les êtres humains.
Cette fois-ci, du fond du cœur, je voudrais remercier deux des
amis de Paul Thong, Richard et Albert, qui sont venus depuis
la Birmanie après avoir aidé des gens sur place à venir à Taiwan,
uniquement pour s'occuper des détails de ma visite et celle
de mon entourage auprès de la Vénérable Maître Cheng Yan et
pour voir ses activités de mes propres yeux. Avant de lui rendre
visite et de voir ses activités humanitaires, je pense que mon
entourage de Khenpos et de moines ne pouvait concevoir ou comprendre
pourquoi je continuais de promouvoir Vivre pour Aimer. Maintenant,
je crois qu'après ces visites, ils savent que nous, pratiquants
bouddhistes, pouvons transformer nos vœux de Bodhisattva en
actions, et les bienfaits peuvent être immédiatement ressentis
par de nombreux êtres. J'aimerais vraiment remercier tous les
bienfaiteurs et bénévoles de Tzu Chi, et surtout Maître Cheng
Yan, d'avoir donné un exemple pratique que les pratiquants bouddhistes
comme nous peuvent suivre. Je suis véritablement inspiré par
son dévouement altruiste et ses efforts. En comparaison, je
pense que des maîtres comme nous ont plutôt une bonne vie. Alors
nous avons tous beaucoup de travail à faire. Du fond du cœur,
j'espère et je prie pour la longue vie, la bonne santé et le
bonheur de la Vénérable Maître Cheng Yan. Puissent tous ses
vœux se réaliser sans effort.
Les activités qui bénéficient les êtres se trouvent sous de
nombreuses formes. Je suis très heureux de pouvoir profiter
pleinement de cette visite à Taiwan pour apprendre de mes vieux
amis et en faire de nouveaux, afin que je puisse m'améliorer
moi-même ainsi que mes activités.
L'amitié est très importante, que ce soit à un niveau personnel
ou pour rendre service à sa lignée ou à ses gourous. Je me sens
très triste à chaque fois que je vois des amis devenir déçus
l'un de l'autre à cause de petites choses, quand ils sont en
fait censés réunir leurs forces afin de m'aider moi et ma lignée.
Je le vois souvent arriver en Asie ces temps-ci. Ainsi, j'ai
beaucoup d'admiration pour les maîtres qui ont des milliers
de bénévoles et des activités florissantes, sans devoir se soucier
des amis et étudiants qui ne s'entendent pas, principalement
pour des raisons enfantines. En conséquence, ces grands maîtres,
au contraire de moi, ont tellement de temps pour réaliser de
grandes activités, pour que leur activité et leur lignée puissent
grandir et fleurir.
Certains m'ont même dit qu'ils voulaient se retirer, donner
leur démission ou seulement être bienfaiteur sans s'impliquer
davantage. Je me demande comment ils peuvent m'aider sans s'impliquer.
Ils devraient partager ce secret avec moi pour que je puisse
en faire autant avec mes activités. J'aimerais pouvoir le dire
à mes organisations aussi, parce que quand je dis à certains
de mes étudiants qu'il y a beaucoup de choses qu'ils peuvent
améliorer, notamment dans la façon de vivre leur vie ou de traiter
les autres, au lieu de prendre ce genre de commentaire comme
positif, ils sont déçus et mécontents. Je pensais qu'en tant
qu'enseignant, j'ai le devoir et la responsabilité de corriger
mes étudiants et mes amis et de leur montrer leurs tendances
afin qu'ils puissent s'améliorer. S'ils ne veulent pas écouter,
je n'ai d'autre choix que d'arrêter de leur en parler, parce
que je ne veux pas créer des dissonances entre mes amis et étudiants
et moi-même. Ce n'est pas bon ni pour l'esprit, ni pour la santé.
Je peux aussi comprendre que c'est toujours plus facile d'entendre
vos enseignants et vos amis vous flatter constamment, même si
vous faites fausse route. Alors je me dis toujours que les enseignants
qui mettent en lumière mes défauts et ceux parmi mes amis qui
attirent mon attention sur mes mauvais pas, ce sont ceux-là
qui tiennent véritablement à moi. C'est ainsi que je les tiens
plus en estime et je les crois davantage. Ceux qui sont diplomatiques
et sont toujours d'accord avec ce que l'on dit ne sont peut-être
pas des amis authentiques. J'en parle parce que je sais que
la plupart d'entre vous n'aiment écouter que les personnes qui
vous disent des choses agréables.
Quand nous aidons nos propres gourous et notre propre lignée,
même si nous avons d'énormes différences dans notre façon d'aborder
une question ou une autre, nous devons nous écouter. Nous devons
apprendre à savoir bien écouter, et nous devons être gentils
avec tous ceux qui nous présentent une opinion différente, parce
qu'il s'agit aussi d'une pratique de Paramita. Pour moi aussi,
beaucoup de mes collègues et de personnes qui travaillent pour
moi ne comprennent peut-être pas ou ne sont pas d'accord avec
ma façon de faire. Cela ne me dérange pas. Je suis très heureux
d'écouter leurs points de vue et de respecter leurs façons de
faire. Nous ne pouvons être dogmatiques si nous voulons vivre
heureux en ce monde et sans stress. Un esprit heureux est un
esprit ouvert et plein d'espace. Si notre esprit est étroit,
alors il n'y a plus d'espace même pour nous accepter nous-mêmes.
C'est à ce moment-là que vient le stress. Comme je l'ai dit
au cours de l'enseignement à Taiwan sur le stress, nous ne devrions
pas avoir de concept fixe à propos de quoi que ce soit. Nous
devrions être flexibles et laisser de l'espace pour les changements
et pour satisfaire autrui. C'est aussi lié au développement
de la patience, et au développement de l'amour et la compassion.
Comment pouvons-nous pratiquer Vivre pour Aimer si nous ne pouvons
même pas maintenir l'harmonie au sein de notre propre communauté,
d'une poignée d'amis ou de notre famille ? Si de petites choses
comme une piqûre de moustique ou un repas que l'on considère
comme pas délicieux peuvent nous mettre en colère et nous décevoir,
comment pouvons-nous trouver le bonheur ?
On m'a dit que certains membres ne sont pas d'accord avec ce
que les organisateurs ont prévu et en conséquence ils ne viennent
pas participer aux événements ou assister à mes enseignements.
Je ne sais pas qui est le perdant dans ce cas. Cela ne me perturbe
pas. Mais je suis étonné que ces mêmes personnes me disent combien
ils m'aiment et combien ils aiment la lignée, et pourtant ils
ne peuvent mettre derrière eux leurs différences personnelles
afin de travailler pour moi vers un but commun. C'est quelque
chose que je ne comprends pas. Les gens deviennent jaloux, se
disputent et ont du mal avec toutes sortes de drôles de choses
pour des raisons enfantines. Je me demande alors s'ils avaient
vraiment compris mon enseignement ou sont simplement venus montrer
leurs visages. Le manque d'harmonie est le meilleur moyen de
tuer l'énergie de tout le monde, y compris la mienne. Je suis
malheureusement très sensible à ce genre de choses. Alors j'espère
que ce n'est que mon imagination, et que tous les anciens dans
mes organisations vont pratiquer la patience pour que l'harmonie
aille croissant, et que tous ceux qui m'aident du fond du cœur
en fassent autant en maintenant l'esprit et le cœur ouverts,
sans aucune discrimination ou mauvaise pensée envers autrui.
Par conséquent, quand je suis arrivé au Vietnam je pensais
que j'entendrais des plaintes, mais jusqu'ici tout va bien.
Je suis très heureux que tout marche très bien. De cette façon,
plus de 20 000 fidèles ont assisté à l'initiation et l'enseignement
public hier, bien plus que l'année dernière au même endroit.
L'harmonie apporte la réussite et la paix à tout.
Que ce soient de vieux amis, de nouveaux amis, de vieux étudiants
ou de nouveaux étudiants, tout le monde devrait vivre harmonieusement,
pour votre propre bonheur et pour le bien de la lignée et ma
longue vie, si c'est ce que vous voulez vraiment. J'ai beaucoup
de photos à montrer. Certaines sont dans l'appareil de mon assistant.
Je pense en mettre quelques unes ici juste pour partager avec
vous un peu ce qui s'y trouve. Je mettrai le reste dans l'album
de photos en ligne plus tard.
|
Le temple Drukpa à Chia
Yi
construit par Lama Sönam
Mon frère dans le dharma
et mon vieil ami,
le Vénérable Maître Hsin Tao
Avec un très vieil ami,
le Vénérable Maître Di Ching
Une recontre auspicieuse avec
la Vénérable Maître Cheng Yan
La Vénérable Maître
partageant
son idée de la Grande Compassion
Au Vietnam
|