Le retour de Lorépa

le 12 janvier 2009

En rentrant de la tournée d'enseignements en Europe, seulement quelques minutes après mon arrivée à l'hôtel j'ai rencontré la réincarnation de Gyalwa Lorépa. C'était la première fois que nous nous rencontrions dans cette vie, et c'était un grand moment très émouvant pour moi de le rencontrer ainsi que sa famille merveilleuse. Je lui ai donné une prière de longue vie que j’avais écrite pour lui hier seulement. C’était une telle joie de pouvoir lui donner le texte en mains propres, car je ne m’attendais pas à le rencontrer aujourd’hui.

Ce genre de rencontre miraculeuse dans cette vie à nouveau est, si vous voulez, ce que nous appelons vraiment le « Tendrel » qu’aucun être humain ne puisse faire qu'il se réalise dans cette vie, à moins que ce ne soit notre destinée de nous rencontrer. J’aimerais remercier Karma Rinpoché d’avoir physiquement amené Loré Tulkou et sa famille à l’hôtel. J’étais tellement ému qu’il est encore très difficile pour moi de dire ce que je ressens. Après tout, Gyalwa Lorépa était un disciple très proche du premier Drukpa Tsangpa Gyaré, et avait même été un serviteur très proche de son gourou jusqu’au trépas de ce dernier. Alors vous pouvez même dire que notre Tendrel avait déjà mûri il y a plus de 800 ans au lointain Tibet, et qu’entre deux il y avait un grand intervalle jusqu’à ce que nous nous sommes enfin rencontrés à nouveau. « Ten » veut dire « dépendance » et « drel » veut dire « connexion karmique ». Alors Tendrel peut être décrit comme étant une connexion interdépendante, où tous les phénomènes sont dépendants les uns des autres, et donc par extension rien n’existe par lui-même. Ainsi, c’est le grand « Tendrel ».

Lors du prochain anniversaire de Loré Tulkou (le 10 avril), il sera officiellement intronisé pendant le premier CDA. Il y a aussi un point important que j’ai oublié de mentionner : à la suite de demandes de nombreuses personnes, j’ai décidé de montrer au cours du premier CDA la précieuse relique de Chakrasamvara automanifestée chez le 4e Drukpa Kunkhyen Péma Karpo. Il y aura au moins une autre intronisation d’un maître extrêmement important de la lignée des Dragons, que je vous communiquerai seulement au moment propice. Je suis désolé mais vous allez devoir revenir encore et encore à mon site internet pour en savoir davantage.

Ce serait bien aussi si Tulkou Héruka de Nangchen pouvait s’apprêter à rejoindre ses jeunes tulkous pour une formation sous mes instructions. Je me demande comment Tulkou Héruka se porte ces jours-ci. J’espère qu’il réussira très bien à bénéficier à la lignée et aux êtres.

Voici une courte biographie de Gyalwa Lorépa qui me vient à l’esprit pour l’instant. Désolé que mon anglais ne soit pas bon et que ceci puisse vous déboussoler davantage.

Gyalwa Lorépa naquit en 1187 et trépassa en 1250. Sans enfants, ses parents firent des offrandes à une statue très sacrée d’Avalokiteshvara à Lhassa. Lors de sa conception, sa mère fit des rêves très auspicieux et comme à l’accoutumée, de nombreux signes auspicieux accompagnèrent sa naissance. Même très jeune, il avait des visions très claires de Tara, et à l’âge de six ans, il était déjà très familier avec la Prajna Paramita et de nombreux autres textes sacrés. À l’âge de 16 ans, Gyalwa Lorépa et son père, qui fut un yogi Nyingma, reçurent un grand nombre d’enseignements profonds et d’initiations de Tsangpa Gyaré lui-même. Gyalwa Lorépa voulait renoncer à la vie mondaine et devenir moine, mais ses parents s’y opposèrent et arrangèrent son mariage. Alors il se cacha à Namdruk et resta près de Tsangpa Gyaré afin de recevoir des enseignements et de pratiquer sous les conseils de son gourou bien-aimé. Il devint tellement expert en la pratique de tummo, qui l’aidait à garder la chaleur de son corps en toute circonstance, qu’il n’avait besoin de porter qu’un fin morceau de coton, quel que fût le temps. Pour ceux parmi vous qui ont déjà visité Namdruk en hiver, ou même en été la nuit et au matin, vous savez à quel point il peut faire froid. Alors Gyalwa Lorépa était capable de ne porter qu’un drap fin de coton et, pour cela, devint connu en tant que « Lorépa » ou « celui du clan de Lo vêtu de coton ».

Ses parents et autres membres de la famille ne cessèrent de lui demander de renoncer à devenir moine et voulurent qu’il se marie. Certains se fâchèrent fortement avec Tsangpa Gyaré. Gyalwa Lorépa dit à ses parents et membres de famille en colère que même si l’on avait toutes les richesses du monde, au moment de la mort cette richesse n’aurait aucune utilité, et puisque même les êtres chers ne pouvaient empêcher la mort, Gyalwa Lorépa ne renoncerait pas à ses vœux de moine même menacé de mort. Son enseignement émut tout le monde et même son père l’accompagna afin de recevoir des enseignements et des initiations de Tsangpa Gyaré à Namdruk.

Gyalwa Lorépa devint un disciple et un serviteur très proche de Tsangpa Gyaré quand son gourou commença à tomber malade. À cette époque il reçut de nombreuses prophéties de son gourou. Lorsque Tsangpa Gyaré trépassa, il réalisa tous les rituels pour son gourou. Puis, il partit méditer dans toutes les directions. Au Mont Kailash, il médita pendant 13 ans. Ensuite, ses activités fleurirent et il construisit de nombreux monastères au Tibet et fonda le monastère Tharpa Ling dans le Bumthang au Bhoutan.

Le grand maître et yogi, Gyalwa Lorépa, trépassa à l’âge de 63 ans après avoir donné une initiation majeure de Chakrasamvara. Quand sa santé s’empira, il envoya toutes ses possessions à Namdruk en tant qu’offrandes et quitta son corps accompagné de nombreux signes auspicieux. Les adeptes de Gyalwa Lorépa devinrent connus plus tard comme « Les Drukpa inférieurs ».

Je ne me rappelle que de ceci à propos de la biographie de Gyalwa Lorépa, car la plupart sont rédigées en tibétain et mon anglais n’est pas assez bon pour tout mettre par écrit ici. Mais je pensais qu’il valait mieux que je dise quelque chose au sujet de Gyalwa Lorépa, sinon la plupart d’entre vous ne comprendrait pas pourquoi je disais que la rencontre s’agissait d’un « Tendrel » et pourquoi il était si important pour nous de chercher Loré Tulkou.

En fait, récemment beaucoup de Tendrels se réalisent. Il y a un autre qui vient de se réaliser mais je ne veux pas tout raconter maintenant, sinon vous serez tellement désorientés face à tous les grands maîtres que nous avons dans notre lignée de Yogis. Alors je pensais qu’il valait mieux que je les révèle un par un, d’abord parce que c’est moins déroutant pour vous, et ensuite parce que c’est plus facile pour moi d'essayer de me souvenir des biographies de tous ces grands maîtres et anciennes connexions.

À propos de l’événement au Ladakh en février et du pèlerinage à pied, beaucoup de personnes m’écrivent à mon bureau pour demander s’il est possible de participer. La plupart des gens semblent être inquiets du temps froid au Ladakh au mois de février. Je pense que tout ira bien si vous avez en tête de vous réunir afin de réciter des centaines de millions de mantras du Gourou pour bénéficier à tous les êtres. Ce genre de motivation, où on ne pense qu’à bénéficier à autrui, rend tout possible. Je serai très intéressé de voir qui, en fin de compte, parmi mes amis et étudiants aura un esprit assez fort et un engagement assez ferme pour venir. C’est sans aucun doute de superbes nouvelles pour eux et un encouragement pour moi.

Au sujet du pèlerinage à pied du 19 mai au 2 juillet, je pense que les quelques adeptes laïcs qui nous avaient rejoints pour les deux derniers pèlerinages devraient faire de leur mieux pour venir à nouveau. Ils ne devraient pas essayer de l’éviter parce je pense que ce serait un grand accomplissement pour eux non seulement pour cette vie, mais pour des vies à venir aussi. Pour ceux qui s’apprêtent à venir, s’ils peuvent prendre le temps, je demanderai à mon bureau à Delhi d’aider avec les inscriptions puisque je serai très occupé à Katmandou à continuer à y enseigner les nonnes et les moines. Alors nous devrions accorder quelques jours aux personnes travaillant au bureau pour concevoir un programme et calculer le coût pour pouvoir ensuite mettre les informations en ligne sur le site internet des Publications Drukpa.

Il y a très peu de nouvelles à partager. Chaque fois que quelque chose me vient à l’esprit, j’écrirai à nouveau.

 




La rencontre avec Loré Tulkou


Discutant avec Karma Rinpoché

 


Donnant une prière de longue vie, que j'avais écrite pour lui, à Loré Tulkou

 


Avec Loré Tulkou
et sa merveilleuse famille


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