Cultiver la nature de soi

le 19 mai 2010

Quelques jours après la fête des mères, le 14 mai, le mois sacré de Saga Dawa a commencé. J’espère que ceux parmi vous qui suivent le calendrier lunaire et sont des pratiquants spirituels ne l’aient pas oublié. C’est un mois très sacré qui commémore la naissance, l’éveil et le trépas du Bouddha. Comme d’habitude, nos pratiquants au Mont Druk Amitabha sont encore plus occupés que d’ordinaire à faire des pratiques très formelles et d’autres activités pour le bien des êtres sensibles. Je suis très fier de pouvoir rester ici leur donner du soutien moral par le biais d’enseignements et de toutes sortes d’autres interactions. C'est parce que nous avons tous besoin de toujours interagir avec autrui positivement pour que nous puissions nous soutenir et nous apporter mutuellement des bienfaits, non seulement entre êtres humains, mais aussi avec les animaux, les plantes, le vent, l’air, l’eau, le soleil, la lune, la pluie, etc. Tous les éléments dans la nature et tous les êtres vivants sont en fait nos amis et nos sources de soutien si nous savons vraiment comment interagir avec eux positivement et avec compréhension et appréciation. C’est la même chose avec notre vraie nature. Parce que nous manquons d’interaction avec notre nature, nous perdons le contact avec elle, et de ce fait nous nous trouvons perdus et dans toutes sortes de situations problématiques. La plupart de ces difficultés sont le résultat d’un manque d’interaction avec notre nature et d’un déficit de compréhension et d’appréciation de cette nature. Nous cherchons des soucis ! Tout comme ceux qui aiment jardiner, prendre soin des fleurs et des plantes et embellir le jardin, nous devons cultiver notre véritable nature intérieure afin que notre propre jardin intérieur rayonne de beauté créative bénéfique à autrui.

En parlant de jardins, nous étions en fait très occupés à planter autour de la statue au Mont Druk Amitabha. J’essayais de mettre les photos envoyées par notre ama Zangmola en ligne ainsi que quelques-unes de mon iPhone. C’était un travail très dur à cause des 18 heures de coupures de courant. Nous évitons autant que possible d’utiliser les générateurs qui consomment beaucoup de gazole et posent aussi des problèmes pour l’environnement. Nous travaillons déjà sur la prochaine étape d’installation de panneaux solaires. J’espère vraiment que dans un futur proche, le Mont Druk Amitabha sera un endroit qui respecte entièrement l’environnement afin que nous puissions tous vivre et pratiquer ici sans nuire à notre environnement naturel. Mais de ce fait, nous avons en fin de compte beaucoup de problèmes pratiques qui affectent, par exemple, la communication avec le monde extérieur au Mont Druk Amitabha. Même quand nous envoyons des e-mails, nous devons prier que l’e-mail part rapidement, avant la coupure d’électricité. C’est pourquoi j’aime plaisanter avec moi-même en me disant que ce n’est guère la peine de participer au programme Une heure pour la Terre (auquel nous étions invités à participer) dans des endroits comme le Népal et dans des lieux isolés de l’Inde parce que la plupart du temps nous n’avons pas le choix. Non seulement nous devons « éteindre » l’électricité pendant une heure, nous n’en avons pas pendant 16 à 18 heures par jour. Alors nous devrions plutôt parler des HeureS pour la Terre avec un grand « S » !

Je pense vraiment que le jardinage est une excellente activité, non seulement parce que j’adore les arbres et les plantes, mais aussi parce que je pense que grâce au processus et à l’activité du jardinage, nous apprenons en fait à apprécier la beauté de la nature de la terre. Non pas que je sois un jardinier expert, mais j’ai un grand sentiment de satisfaction en le faisant. Au début, je pensais que ce serait très dur pour nous tous, surtout pour mes petites nonnes qui proposent volontiers de m’aider. Je sais qu’elles prennent plaisir en le faisant aussi en raison de leur amour envers moi et ma lignée pour le bien de tous les êtres. Ainsi, même si nous souffrons du temps rude et de la chaleur, nous avions tous le sourire au visage. J’ai attrapé un gros rhume, et elles aussi.

D’un point de vue écologique, tout vient de cette montagne. Je tiens à réutiliser et à recycler les choses, à contribuer à la nature ; tout ce qui vient d’ici, nous ne voulons pas le jeter, mais le réutiliser. En trois jours, nous avons terminé tous les espaces verts autour de la statue. Je suis également très heureux que nous n’ayons quasiment pas tué d’insectes en jardinant, car d’habitude c’est un aspect du jardinage que je n’aime pas. Si nous jardinons négligemment et seulement de façon égoïste pour embellir notre propre jardin, alors cela coûtera de nombreuses autres vies. Bien que superficiellement nous créons ou faisons quelque chose pour ce monde, ces pauvres petites choses et minuscules êtres vivent des catastrophes énormes. Ce serait comme un tremblement de terre ou un tsunami pour eux. En fait, les plus actives étaient nos nonnes kung-fu qui sont si avancées en termes de l’esprit et du corps qu’elles sont prêtes à tout faire physiquement ainsi que mentalement. Ainsi, le jardinage s’est si bien passé qu’en trois jours nous avons terminé. Puisque je crois que notre vie est conçue pour la créativité, alors pourquoi ne pas faire quelque travail créatif ? Je pense que beaucoup parmi vous doivent déjà savoir qu’il y aura un Pad Yatra ou un pèlerinage à pied en octobre et en décembre, à la fin de cette année. « Pad » veut dire « pied » et « Yatra » veut dire « voyage ». J’aime beaucoup cette terminologie parce qu’elle a un sens très profond en termes de notre enracinement. Celui d’octobre démarrera à Katmandou et finira à Bodhgaya. Il sera dédié aux êtres qui sont décédés au cours du récent tremblement de terre à Yushu ainsi qu'à tous les êtres qui ont succombé aux catastrophes naturelles qui ont fréquemment lieu en ce moment. Celui de décembre commencera à Darjeeling, et nous ferons un aller-retour au Sikkim.

En fait, le Sikkim fut connu sous le nom de « Serkim ». « Ser » veut dire jaune, et « kim » veut dire maison, correspondant au fait que les habitants du Sikkim, qu’ils soient religieux ou laïcs, sont tous des pratiquants bouddhistes et sont ainsi connus comme les « habitants jaunes ». Le Sikkim est une terre d’or, entièrement béni par Gourou Padmasambhava. Quiconque pratique le Vajrayana doit faire une connexion avec le Sikkim dans la mesure du possible. C’est pourquoi, après mûre réflexion, j’ai changé la destination du Sri Lanka au Sikkim. Nous traverserons à nouveau quelques cols, je pense, mais la durée sera plus courte : 18 jours environ. Je demanderai encore aux Publications Drukpa d’organiser les inscriptions et les détails pratiques. Alors pour ceux parmi vous qui sont intéressés, vous pouvez aller les harceler.



 




 

 

 

 






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