Demain sera trop tard
le 6 août 2010
Hier à minuit, une série de très grosses averses a éclaté au
Ladakh et tué de nombreux êtres vivants. Autant que je puisse
m’en souvenir, nous n’avons jamais eu de pluies torrentielles
au Ladakh. Nous n’avons réussi à collecter qu’entre Rs 300 000
et Rs 500 000 rapidement parmi nos amis pour aider les victimes.
Tout ce qui est nécessaire, nous devons le faire immédiatement.
On m’a dit que Choglamsar et Leh ont été très durement touchées,
et parce que nous n’avons jamais connu ce genre de catastrophe,
nous ne sommes pas préparés. Dès que j’ai appris ce qui s’est
passé, je voulais y aller sans tarder afin de voir ce qui pourrait
être fait, mais tous les vols étaient annulés et les routes
bloquées. Outre se soucier de la situation et prier, je pense
que nous devons agir
maintenant ; demain sera trop tard.
Ce n’est pas la peine de se faire des soucis, de planifier,
de budgéter. C’est le moment d’agir et d’aider. Sauver des vies
est quelque chose qui ne peut être retardé. Depuis ce matin,
nous étions tous tellement occupés à chercher des moyens d’aider.
Mais bien sûr, le gouvernement, l’armée et les bénévoles au
Ladakh sont très actifs depuis le début de la catastrophe.
J’ai le sentiment et crois fortement que le Ladakh est chez
moi parce que j’y ai passé une bonne partie de ma vie ainsi
que plusieurs vies passées. C’est pourquoi, même s’il s’agit
d’une catastrophe naturelle que nous ne pouvons apparemment
pas éviter, pour moi c’est très triste et douloureux. Naturellement,
nous croyons au karma et peut-être c’est à cause de nos actions
négatives passées que nous souffrons actuellement, mais cela
ne veut pas dire que nous ne pouvons pas aider. Comme je l’ai
dit, ce matin j’ai envoyé les moines et les nonnes aux zones
touchées par les inondations ; j’aurais voulu y être physiquement
aussi pour les aider. Ici, je reçois fréquemment les dernières
nouvelles par sms, téléphone et de nombreux moyens. Il y a quelques
heures seulement, on annonçait 17 victimes, puis plus récemment
il s’agissait de 50 et ensuite 100. Alors nous devons aider
le plus rapidement possible. C’et la seule chose dont je suis
sûr. Je ne m’intéresse pas aux chiffres ; je m’intéresse à l’aide
immédiate.
C’est ça, les êtres ignorants que nous sommes. Quand nous faisons
des choses mauvaises ou nuisibles, nous n’avons pas besoin de
planifier, de budgéter, de contempler le résultat ou de calculer
les dommages causés. Nous nous contentons d’agir, de faire tout
ce que notre ego nous dicte, sans planifier ou budgéter. Mais
quand nous voulons entreprendre des activités positives et bénéfiques,
alors de nombreux comités se réuniront pour en parler longuement
et en fait, à la longue deviennent des obstacles. C’est de cette
façon que parfois nous manquons réellement des opportunités
d’aider d’autres et d’accumuler du mérite et de la sagesse.
Nous ne savons pas comment saisir les rares occasions qui portent
des fruits et plantent les graines de bienfaits futurs. En tout
cas, je suis fier de mes amis et étudiants qui sont toujours
assez intelligents pour saisir les occasions et entreprendre
des activités bénéfiques à tous les autres êtres.
Il y a quelque temps, nous apportions de l’aide suite aux catastrophes
naturelles à Gyékundo, dans le Szechuan, au Myanmar, au Bhoutan
et dans différents endroits, mais beaucoup d’entre nous n’avaient
jamais pensé que le Ladakh, considéré comme l’un des derniers
Shangrilas sur cette planète, pourrait subir une telle catastrophe.
Nous n’avons jamais entendu parler de pluies torrentielles.
Nous savons qu’il y a un énorme problème lié à la fonte des
glaciers, conséquence bien sûr du réchauffement climatique.
Comme je l’ai dit, notre Terre mère est très malade et nous
ne nous en préoccupons pas. Nous l’exploitons et l’abusons inconsidérément
et égoïstement. Ceci est le résultat de notre exploitation.
Ne pensez-vous jamais que ce qui se passe ailleurs est indépendamment
la souffrance des gens qui s’y trouvent ? Nous sommes tous interconnectés.
Si les glaciers fondent plus vite, si ce genre d’inondation
ou quoi que vous l’appeliez, des « éclatements ou explosions
de nuages », arrivent plus souvent, les milliards d’êtres qui
demeurent au pied de l’Himalaya auront vraiment de nombreuses
difficultés. Ces photos en disent plus long que mes mots.
Toute personne qui souhaite aider devrait contacter « Live
to Love » immédiatement à info@L2Love.org.
Au nom de ma lignée et de mes communautés monastiques et laïques
au Ladakh, je vous remercie tous à l’avance. En dehors des catastrophes,
nous devrions aussi aider par des mesures préventives ;
planter des arbres est très important pour maintenir la santé
de notre environnement. Je sais que le site internet de la Pad
Yatra a déjà une
page à ce sujet. N’hésitez pas à nous soutenir en plantant
un arbre aussi.
Je n’ai pas beaucoup de nouvelles à partager tout de suite
parce que nous sommes tous très occupés à mobiliser des gens
sur place au Ladakh. Je tiens à remercier Zangmola qui est partie
au Ladakh il y a 15 jours pour nous aider à organiser le projet
de plantation d’arbres. En ce moment, elle court partout pour
aider les nonnes. Elle vient de m’envoyer un message en disant,
« Priez s’il vous plaît, car le tonnerre reprend. De gros
nuages noirs s’amassent. » Nous prierons tous ensemble
que les cauchemars cesseront bientôt du Ladakh. Je voudrais
particulièrement remercier Gen Ödsel
et plus de 150 moines d’Hémis qui ont immédiatement
suivi mes instructions sans aucune hésitation, et sans aucun
doute ou peur concernant leurs propres vies, ils se sont précipités
dans les zones touchées pour apporter de l’aide. Ces efforts
de secours et d’assistance n’auraient pas été possibles sans
nos moines. Je suis tellement fier de mes moines, et tellement
fier de Gen Ödsel qui pratique la Bodhicitta authentiquement
sans peur et sans le moindre doute. Avec une dévotion totale,
il a suivi. Beaucoup de gens parlent de la dévotion et le dévouement
envers la lignée, et certains pleurent en implorant ma longue
vie, mais quand il s’agit de suivre mes instructions, ils trouvent
des arguments, en discutent et finissent par se disputer pour
des raisons stupides. En tout cas, je ne devrais pas dire de
telles choses ici, mais j’ai été très découragé par certaines
remarques. Heureusement, il n’y a qu’une poignée de ces personnes.
La majorité des mes amis et étudiants suivent ; ce sont
ces personnes qui ont réussi les tests.
Je ne peux rien faire à part écrire ces quelques nouvelles,
et vous encourager tous à vous joindre aux efforts d’assistance.
Je ne suis ici que pour attirer l’attention, prier pour ceux
qui sont morts et prier afin que les personnes bien-aimées encore
en vie ne souffrent plus. Vous pouvez aider non seulement en
faisant un don matériel ou en partageant votre sympathie, mais
rappelez-vous s’il vous plaît de partager vos prières sincères.
De nombreuses personnes que nous connaissons sont vraiment très
affectées et abattues. Je vais mener les nonnes faire une courte
Pad Yatra de trois jours aux sites sacrés de la vallée de Katmandou
et nous dédierons les mérites aux victimes. J’aimerais vous
inviter tous à vous y joindre en esprit, non physiquement. Nous
commencerons demain, samedi, vers midi (heure népalaise).
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Leh, victime de pluies torrentielles.
Ici des bénévoles autour d'une structure qui s'est
effondrée.
Les gens avancent difficilement
dans la boue épaisse.
De nombreux bâtiments se
sont effondrés suite aux inondations.
Un minibus emporté par
les pluies torrentielles tombées pendant la nuit.
Les secours arrivent pour aider
des gens dans une maison inondée de boue à Nimoo
Bazgoo à Leh.
Les efforts de secours à
Leh.
Dommages et secours à Leh.
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